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Bacheliers : l’enjeu social de la mobilité en Limousin


Si l’on en croit les chiffres de l’Insee, un peu plus de la moitié des nouveaux bacheliers quittera le nid familial en septembre prochain. Objectif : se rapprocher de son lieu d’études et/ou d’une zone d’emploi. C’est particulièrement vrai pour les jeunes Limousins issus des zones rurales, mais aussi pour ceux dont le niveau de vie des parents permet une émancipation géographique et culturelle plus précoce…

Théo, 18 ans et deux mois, s’apprête à faire ses valises. S’il obtient son bac ES, le jeune homme, domicilié pour l’heure près d’Etagnac, à la lisière de la Charente et de la Haute-Vienne, partira faire ses études à Limoges, en faculté de droit. Ses parents lui ont promis un petit studio à l’ouest de la ville. « Il y a au minimum trois quarts d’heure de route entre chez moi et Limoges, et j’ai même pas encore mon permis, donc on n’avait pas le choix », sourit le jeune garçon, plutôt satisfait à l’idée de quitter le cocon familial.

Sans cacher son appréhension (« il a intérêt à donner des nouvelles tous les soirs?! »), sa mère confirme, mais avec les réserves d’usage. « Bien sûr, il faut d’abord qu’il ait son bac, et puis il faudra qu’il travaille : un loyer, ce n’est pas rien ». Cadre à l’hôpital de Saint-Junien - son mari est salarié dans une entreprise de transports charentaise -, elle a déjà repéré sur le site interlogis.fr quelques logements à moins de 10 minutes du lieu d’études, aux alentours de 400 € mensuels. Un investissement relativement conséquent, sachant que Théo est enfant unique, que la famille n’a droit à aucune bourse, et qu’il faudra aussi payer la nourriture et tous les frais annexes.

L’influence socio-économique et culturelle de la famille est décisive Une situation qui est loin d’être rare. Car si l’on en croit les chiffres de l’Insee (*), 55 % des nouveaux bacheliers néo-aquitains devraient, cette année encore, quitter le nid familial aussitôt le bac en poche. Objectif : se rapprocher de son lieu d’études et/ou d’une zone d’emploi. C’est particulièrement vrai pour les jeunes Limousins issus des zones rurales, mais aussi pour tous ceux, ruraux ou urbains, dont le niveau de vie (et de diplôme) des parents permet une meilleure émancipation géographique mais aussi culturelle…

Car l’environnement familial semble jouer un rôle fondamental dans les caractéristiques de la mobilité étudiante, quand il n’influe pas directement sur le destin des jeunes. En optant pour un enseignement proche du domicile familial, les parents les moins favorisés réduisent ainsi les coûts de logement et de transports, quitte à limiter le choix de l’enfant. Ainsi, selon l’Insee, un tiers des étudiants issus de familles dites défavorisées opte pour un BTS, car ces derniers sont disponibles dans de nombreuses zones et évitent les déplacements. À l’inverse, les grandes écoles et les filières santé sont davantage prisées par les étudiants de la catégorie “très favorisée”, même s’ils habitent loin des centres universitaires.

Le phénomène est valable aussi bien pour l’académie de Limoges que pour celle de Bordeaux et Poitiers. Il relance le débat sur l’enjeu social de la mobilité étudiante, et sur la question épineuse d’un aménagement du territoire équilibré en terme d’offre universitaire.

Car selon l’Insee, il ne s’agit pas seulement d’une reproduction sociale intergénérationnelle : « Les jeunes les plus favorisés peuvent déménager davantage que les autres, ce qui leur permet d’avoir accès à des formations plus diversifiées. » Du coup, leur trajet quotidien devient deux fois plus court, ce qui crée des conditions d’études a priori plus favorables. Même s’il existe un autre paramètre, non quantifié par l’Insee : le blues de l’étudiant exilé…

Source : Le populaire

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